L'HISTOIRE de DOMINIQUE DE POUYLOUBRIN,
CATHARE VACQUIEROISE

Extraite du livre des sentences de l'inquisiteur Bemard GUY (1308 à 1323) qui a été retrouvé au Cabinet des manuscrits de la British Library de Londres. Il a été traduit et publié en 2002 par Annette PALES-GOBILLARD (publication CNRS).

Dominique était veuve de Jean de Pouyloubrin. Sa fille Condors était mariée à Hispa FAURE, originaire du Born. Tous résidaient à Vacquiers. L'inquisiteur a recueilli le 13 mars 1310 le témoignage de sa fille durant sa détention en prison : sa mère Dominique, malade, a demandé à recevoir les derniers sacrements cathares (consolamentum) et ce fut Pierre AUTHIE, l'un des derniers évêques cathares, qui le lui administra. Il était originaire d'Ax les Thermes et de passage à Vacquiers.

Elle mourut quelques jours après sans avoir confessé ses «fautes» au chapelain de Vacquiers. Elle fut enterrée au cimetière de Vacquiers.

La sentence de l'inquisiteur qui concernait cette dame noble, morte dans l'hérésie, demandait que ses ossements soient exhumés du cimetière sacré et ses ossements brulés.

La sentence fut affichée sur la porte de l'église paroissiale et tous les habitants de Vacquiers conviés à assister au bûcher, le 23 avril 1312.



Sa fille et son gendre, en détention préventive, furent condamnés au mur.

Le 24 avril 1310, Hispa Faure réussit à s'enfuir avec d'autres prisonniers de Mirepoix sur Tarn vraisemblablement en Espagne. Condamnés par contumace, on ne les revit jamais.

Condors vit sa peine commuée le 30 septembre 1319 au port de la croix (marque infamante en feutre jaune) et elle fut graciée le 12 septembre 1322.

Généralités concernant l'inquisition créée en 1229 pour éradiquer l'hérésie cathare

Les jugements ou sentences d'inquisiteurs sont prononcés au cours de réunions publiques. Les maisons où des personnes ont reçu le dernier sacrement cathare à l'heure de la mort doivent être détruites ; le terrain où elles ont été bâties ne sera plus utilisé désormais et deviendra le réceptacle d'immondices.